Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 1.djvu/188

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sur le pont, Melmoth entendait les cris de ceux qu’elle entraînait, ou de ceux dont les forces et le courage étant également épuisés, ne conservaient plus d’espoir, et savaient que leur trépas serait le premier qui suivrait. Rien n’est plus horrible que de voir des hommes périr si près de nous, qu’il suffirait en quelque sorte de leur tendre la main pour en sauver quelques-uns, sans qu’il soit possible d’exécuter le simple mouvement d’où dépendrait leur salut. Melmoth le sentit, et il fut si pénétré de l’inutilité de ses efforts, que ses cris inarticulés ne faisaient qu’imiter le bruit des vents qui sifflaient autour de lui.

Sur ces entrefaites toute la population du voisinage, alarmée par la nou-