Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 1.djvu/196

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Melmoth roule jusqu’au bas, où les flots semblaient l’attendre pour l’engloutir.

Il ne sentit pas d’abord toute la hauteur de sa chute ; mais il entendit le bruit de l’onde qui s’entr’ouvrait. Il alla pour un moment au fond et revint sur-le-champ à la surface de l’eau. Il se débattait sans rien trouver à saisir. Dix mille trompettes retentissaient à ses oreilles ; des flammes sortaient de ses yeux. Enfin il perdit tout-à-fait connaissance et ne reprit ses sens qu’au bout de quelques jours, quand il se retrouva dans son lit ; la vieille gouvernante était à ses côtés. Il s’écria d’une voix affaiblie : « Quel songe affreux ! » et il ajouta en retombant sur son oreiller : « Comme il a épuisé mes forces ! »