Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/239

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prouver moi-même ; je commençai à croire que j’étais en effet… Je ne savais quoi, mais tout ce qu’ils voulaient que je fusse. Cet état d’esprit est effroyable, et en même temps impossible à éviter. Il y a des cas où tout le monde étant réuni contre nous, nous embrassons le même parti pour ne pas rester seul dans le nôtre. D’un autre côté, mon extérieur était tel, qu’il pouvait bien justifier le bruit qu’il se passait quelque chose d’horrible dans mon âme. Mon regard était à la fois animé et hagard, mes vêtemens étaient déchirés, ma marche chancelante ; joignez à cela que je ne cessais de me parler à moi-même, tandis que je ne partageais aucune des occupations habituelles de la maison.