Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/85

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sortir, je refusais la permission. Si le couvent faisait pénitence, je la faisais avec lui ; si l’on accordait une récréation extraordinaire, je n’en profitais pas. Jamais je ne demandais à être dispensé des prières du matin ou du jeûne des vigiles. Je gardais le silence dans le réfectoire ; et quand je me promenais dans le jardin, j’étais toujours seul. Je ne pensais point, je ne sentais point, je ne vivais point, du moins si la vie consiste à se rendre compte de son existence et à agir d’après sa volonté.

Cette manière d’être paraissait si extraordinaire aux religieux du couvent, qu’ils renouvelèrent la vieille histoire de ma folie, et qu’ils résolurent d’en tirer parti. Au réfectoire, ils se par-