Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/96

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si vous saviez tout ce que j’ai à vous dire !

« Je fus élevé par l’ordre du directeur, dont l’influence sur les domestiques est aussi illimitée que sur leur infortuné maître, je fus, dis-je, élevé dans des sentimens d’hostilité contre vous, comme si vous aviez cherché à me priver de mes droits naturels, et à déshonorer ma famille en y introduisant un héritier illégitime. Ce que je viens de dire ne suffit-il pas pour justifier en quelque sorte la cruelle froideur que je vous témoignai lors de notre première rencontre ? Dès mon berceau, on m’avait appris à vous craindre et à vous haïr ; à vous craindre comme un imposteur, à vous haïr comme un ennemi.