Page:Maupassant – Chronique, paru dans Le Gaulois, 14 avril 1884.djvu/10

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Un criminel anglais, un criminel français, tout aussi féroces, mais différents, celui-ci avec un scepticisme insolent, celui-là avec un cynisme sombre, n’auraient point eu cette sorte de fanatisme superstitieux, cette cruauté convaincue.

J’allais de Gênes à Marseille, seul dans mon wagon. C’était au printemps, il faisait chaud. Les souffles délicieux des orangers, des citronniers et des roses dont toute cette côte est couverte, entraient par les portières baissées, endormeurs et grisants.

Deux dames, descendues à Bordighera, avaient laissé sur la banquette un vieux journal déchiré, un journal italien, daté du mois d’août 1882.