Page:Maupassant – Chronique, paru dans Le Gaulois, 14 avril 1884.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Elle le supplia, lui montra que c’était la mort pour eux : pour elle affaiblie, pour l’enfant encore à peine guéri ; qu’elle ne pouvait pas l’emmener comme ça sur les routes, en tendant la main, sans un toit pour la nuit, sans une chaise pour s’asseoir, sans une table pour manger.

Elle offrit la moitié de son bien, les trois quarts, se réservant seulement de quoi vivre pendant quelques ans, jusqu’à ce que le petit fût grand.

L’homme, obstiné, inflexible, refusa et la chassa en la menaçant de sa vengeance prochaine — « qui lui ferait pleurer du sang », disait-il.

Elle rentra chez elle épouvantée.