Page:Maupassant - Étretat, paru dans Le Gaulois, 20 août 1880.djvu/13

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demoiselles de l’antichambre porter des manteaux sur leurs bras, s’approche sournoisement, leur demande leur profession, et, l’ayant apprise, exhibe le règlement. Il est formel, ce règlement tyrannique, dernier débris des monarchies passées : « Les domestiques, sous aucun prétexte, ne peuvent entrer dans la salle. » — Et l’on expulse les pauvres filles comme de simples Jésuites.

Une nouvelle pour finir :

La vieille église d’Étretat, un bijou roman, possède un orgue essoufflé, languissant, dur de touches et quasi aphone.

La colonie artistique d’Étretat a décidé de le remplacer au moyen d’une souscription. Faure, le grand chanteur, s’est mis à la tête du mouvement et l’on annonce pour le dimanche 21 un concert spirituel dans l’église même.

Faure chantera, et aussi Mlle de Miramont, une artiste de beaucoup de mérite, et qui devrait bien se décider à entrer hardiment au théâtre.

Le fils d’Offenbach, Auguste Offenbach, un jeune virtuose qui pourrait bien devenir un maestro malgré père et mère, fera entendre les derniers soupirs de l’orgue ancien, au profit de l’orgue nouveau.

Les places coûtent 20 et 30 francs.

Il est déjà presque impossible de s’en procurer.

Sur quoi je signe :

chaudrons du diable