Page:Maupassant - Art et Artifices, paru dans Le Gaulois, 4 avril 1881.djvu/9

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la journée ; dans le jour, ils nettoient ; et le soir, ils vocalisent. Vous voyez, c’est pas bête.

» Les étoiles, c’est ruineux ; et, au fond, ça ne sert à rien, vous savez. J’en ai deux ou trois parce qu’il en faut ; je les montre. C’est comme les gros bocaux des pharmaciens. Ils jettent sur le trottoir une grande lumière, rouge ou verte, mais c’est de la réclame, pas autre chose. Savez-vous ce qu’il me faut, à moi ? C’est des jambes. Oui, mon président, des jambes de danseuses. Voilà de l’art. J’avais des danseuses très savantes, très fortes, des académiciennes de la danse ; je les ai flanquées dehors, et j’ai pris des jambes. Ça saute, ça se trémousse, ça vous allume toute la salle ; et ça me fait des recettes, oh ! mais des recettes… Quand je dis des recettes, c’est par comparaison ; car je ne gagne rien, non, rien de rien ; je ne crois même pas que je puisse continuer