Page:Maupassant - Balzac d’après ses lettres, paru dans La Nation, 22 novembre 1876.djvu/8

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Il en rêvait, sans fin, et, avec une naïveté d’écolier qui attend le prix du devoir terminé, il le considérait comme la récompense réservée et promise par le ciel à ses labeurs.

Rien de matériel n’entrait dans cette soif de la femme. Il aimait leur cœur, le charme de leur parole, la douceur de leurs consolations, l’abandon un peu tendre de leur commerce, peut-être aussi leurs parfums, la finesse de leurs mains pressées, et cette tiédeur molle qu’elles répandent dans l’atmosphère qui les entoure. Il avait pour elles une tendresse d’enfant malade qui a besoin d’être soigné ; il se jetait sur leur affection, l’implorait, s’y réfugiait dans ses tristesses, lorsqu’il était blessé par quelque injustice de ces parisiens « chez qui la moquerie remplace ordinairement la compréhension ». Jamais une pensée chamelle ne lui vint.

Il s’en défend avec violence. « Moi un homme chaste depuis un an…, qui regarde comme entachant tout plaisir qui ne dérive pas de l’âme et qui n’y retourne pas. »