Page:Maupassant - Contes de la bécasse, OC, Conard, 1908.djvu/273

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NOTES D’UN VOYAGEUR.


Sept heures. Un coup de sifflet ; nous partons. Le train passe sur les plaques tournantes avec le bruit que font les orages au théâtre ; puis il s’enfonce dans la nuit, haletant, soufflant sa vapeur, éclairant de reflets rouges des murs, des haies, des bois, des champs.

Nous sommes six, trois sur chaque banquette, sous la lumière du quinquet. En face de moi, une grosse dame avec un gros monsieur, un vieux ménage. Un bossu tient le coin de gauche. À mes côtés, un jeune ménage, ou du moins, un jeune couple ! Sont-ils mariés ? La jeune femme est jolie, semble modeste, mais elle est trop parfumée. Quel