Page:Maupassant - Contes du jour et de la nuit 1885.djvu/331

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tout à coup le beau fleuve paisible qui va couler à travers les plaines, au pied des collines boisées, au milieu des champs, au bord des forêts.

Après avoir passé entre deux îles, l’Hirondelle suivit un coteau tournant dont la verdure était pleine de maisons blanches. Une voix annonça : « Bas-Meudon », puis plus loin : « Sèvres », et, plus loin encore « Saint-Cloud ».

Je descendis. Et je suivis à pas pressés, à travers la petite ville, la route qui gagne les bois. J’avais emporté une carte des environs de Paris pour ne point me perdre dans les chemins qui traversent en tous sens ces petites forêts où se promènent les Parisiens.

Dès que je fus à l’ombre, j’étudiai mon itinéraire qui me parut d’ailleurs d’une simplicité parfaite. J’allais tourner à droite, puis à gauche, puis encore à gauche, et j’arriverais à Versailles à la nuit, pour dîner.

Et je me mis à marcher lentement, sous les feuilles nouvelles, buvant cet air savoureux que parfument les bourgeons et les sèves.