Page:Maupassant - Des vers, 1880.djvu/19

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LE MUR. & Maisun frisson passa parmi les robes blanches; Chacun quitta sa place et l'orchestre se tut ; Car derrière un bois noir, sur un coteau pointu, On voyait s'élever, comme un feu dans les branches, La luno cnorme et rouge à travers les sapins. Et puis elle surgit au faîte, toute ronde, Et monta, solitaire, au fond des cieux lointains, Comme une face pâle errant autour du monde. Chacun se dispersa par les chemins ombreux Où, sur le sable blond, ainsi qu'une eau dormante, La lune clairsemait sa lumière charmante. La nuit douce rendait les hommes amoureux, Au fond de leurs regards allumant une flamme. Et les femmes allaient, graves, le front penché. Ayant toutes un peu de clair de lune à l'âme Les brises charriaient des langueurs de péché. J'errais, et sans savoir pourquoi, le cœur en fête.