Page:Maupassant - Des vers, 1880.djvu/21

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LE MUR. 7 Une fuite rapide; et quelque amant maussade Et resté seul, il pestait contre les indiscrets. Un rossignol chantait dans un arbre, tout près; Et dans la plaine, au loin, répondait une caille. Soudain, blessant les yeux par son reflet brutal. Se dressa, toute blanche, une haute muraille, Ainsi que dans un conte un palais de métal. Elle semblait guetter de loin notre passage. « La lumière est propice à qui veut rester sage, « Me dit-elle. Les bois sont trop sombres, la nuit. « Asseyons-nous un peu devant ce mur qui luit. » Elle s'assit, riant de me voir la maudire. Au fond du ciel, la lune aussi me sembla rire ! Et toutes deux d'accord, je ne sais trop pourquoi, Paraissaient s'apprêter à se moquer de moi. Donc, nous étions assis devant le grand mur blême ; Et moi, je n'osais pas lui dire : « Je vous aime! »