Page:Maupassant - Deuxième barbe, paru dans Gil Blas, 9 décembre 1881.djvu/5

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pée et Sully Prudhomme, ces poètes.

Oui, je retrouve là-dedans la manière bonassement attendrie des Ouvriers, la mièvre sentimentalité, la larme au coin de l’œil, la Jenny l’ouvrière poétique mariée à un rustre. Je vous dis que cela sent l’Académie à plein nez. L’homme devant son litre m’a rappelé les deux vers surprenants du candidat aux palmes immortelles :

L’absinthe, ce poison couleur de vert-de-gris
Qui vous rend idiot sans qu’on soit jamais gris.

Pourtant le début est gentil, avec une vague tendance vers l’école moderne : « Elle remonte vite, très émotionnée… ce n’est rien, ça va passer… ça lui a porté un coup dans l’estomac, ses jambes s’en allaient. »

Mais pourquoi parler de dragons devant la porte de l’Institut ? On croirait qu’on a