Page:Maupassant - L’Inventeur du mot « nihilisme », paru dans Le Gaulois, 21 novembre 1880.djvu/13

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tracer des figures vivantes, palpables, saisissantes, en quelques traits si légers, si habiles qu’on ne comprend point comment tant de relief est obtenu avec des moyens en apparence si simples. De chacune de ces courtes histoires s’élève comme une vapeur de mélancolie, une tristesse profonde et cachée sous les faits. L’air qu’on respire en ses créations se reconnaît toujours ; il emplit l’esprit de pensées graves et amères, il semble même apporter aux poumons une senteur étrange et particulière. Observateur réaliste et sentimental en même temps, il a donné une note unique, bien à lui, rien qu’à lui. On la trouve en toute sa puissance dans ces courts chefs-d’œuvre qui s’appellent : L’Abandonnée, — Le Gentilhomme de la steppe, — Trois Rencontres, — Le Journal d’un Homme de trop, etc.