Page:Maupassant - La Main gauche, Ollendorff, 1899.djvu/171

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d’école, apprit que le berger Severin l’y attendait depuis une heure.

L’homme était assis sur une chaise, dans un coin, son bâton entre les jambes. En apercevant le maire, il se leva, ôta son bonnet, salua d’un :

— Bonjou, maît’Cacheux.

Puis demeura debout, craintif, gêné.

— Qu’est-ce que vous demandez ? dit le fermier.

— V’là, maît’Cacheux. C’est-i véridique qu’on a vôlé un lapin cheux vous, l’aut’semaine ?

— Mais oui, c’est vrai, Severin.

— Ah ! ben, pour lors c’est véridique ?

— Oui, mon brave.

— Qué qui l’a vôlé, çu lapin ?

— C’est Polyte Ancas, l’journalier.

— Ben, ben. C’est-i véridique itou qu’on l’a trouvé sous mon lit ?