Page:Maupassant - La Main gauche, Ollendorff, 1899.djvu/303

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— Je le jure.

— Je suis sa sœur !

Il jeta ce nom, malgré lui.

— Françoise ?

Elle le contempla de nouveau fixement, puis, soulevée par une épouvante folle, par une horreur profonde, elle murmura tout bas presque dans sa bouche :

— Oh ! oh ! c’est toi, Célestin ?

Ils ne bougèrent plus, les yeux dans les yeux.

Autour d’eux, les camarades hurlaient toujours ! Le bruit des verres, des poings, des talons scandant les refrains et les cris aigus des femmes se mêlaient au vacarme des chants.

Il la sentait sur lui, enlacée à lui, chaude et terrifiée, sa sœur ! Alors, tout bas, de peur que quelqu’un l’écoutât, si bas qu’elle-même l’entendit à peine :