Page:Maupassant - La Main gauche, Ollendorff, 1899.djvu/50

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du saint ; et elle parlait, à mi-voix, elle lui parlait, se croyant bien seule avec lui, racontant au serviteur de Dieu toutes ses préoccupations. Parfois elle se taisait un peu pour méditer, pour chercher ce qu’elle avait encore à dire, pour ne rien oublier de sa provision de confidences ; et parfois aussi elle s’animait comme s’il lui eût répondu, comme s’il lui eût conseillé une chose qu’elle ne voulait point faire et qu’elle combattait avec des raisonnements.

Je m’éloignai, sans bruit, ainsi que j’étais venu, et je rentrai pour dîner.

Le soir, je la fis venir et je la vis entrer avec un air soucieux qu’elle n’avait point d’ordinaire.

— Assieds-toi là, lui dis-je en lui montrant sa place sur le divan, à mon côté.

Elle s’assit et comme je me penchais