Page:Maupassant - La Vie errante.djvu/110

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des éruptions et la fantaisie effrayante des laves chaudes.

Quelquefois, l’Etna demeure tranquille pendant des siècles, soufflant seulement dans le ciel la fumée pesante de son cratère. Alors, sous les pluies et sous le soleil, les laves des anciennes coulées se pulvérisent, deviennent une sorte de cendre, de terre sablonneuse et noire, où poussent des oliviers, des orangers, des citronniers, des grenadiers, des vignes, des récoltes.

Rien de plus vert, de plus joli, de plus charmant que Aci-Reale, au milieu d’un bois d’orangers et d’oliviers. Puis, parfois, à travers les arbres, on aperçoit de nouveau un large flot noir qui a résisté au temps, qui a gardé les formes de tous les bouillonnements, des contours extraordinaires, des apparences de bêtes enlacées, de membres tordus.

Voici Catane, une vaste et belle ville, construite entièrement sur la lave. Des fenêtres du Grand-Hôtel nous découvrons toute la cime de l’Etna.

Avant d’y monter, écrivons en quelques lignes son histoire.

Les anciens en faisaient l’atelier de Vulcain. Pindare décrit l’éruption de 476, mais Homère ne le mentionne pas comme volcan. Il avait ce-