Page:Maupassant - La Vie errante.djvu/112

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Linguaglossa à Rondazzo, et s’est arrêtée près de la rivière d’Alcantara. La superficie de cette coulée est de vingt-deux mille huit cent soixante hectares, bien que l’éruption n’ait pas duré plus de dix jours.

Pendant ce temps, le cratère du sommet lançait seulement des vapeurs épaisses, du sable et des cendres.

Grâce à l’excessive complaisance de M. Ragusa, membre du Club alpin, et propriétaire du Grand-Hôtel, nous avons fait, avec une extrême facilité, l’ascension de ce volcan, ascension un peu fatigante, mais nullement périlleuse.

Une voiture nous conduisit d’abord à Nicolosi, à travers des champs et des jardins pleins d’arbres poussés dans la lave pulvérisée. De temps en temps, on traverse d’énormes coulées que coupe l’entaille de la route, et partout le sol est noir.

Après trois heures de marche et de montée douce, on arrive au dernier village au pied de l’Etna, Nicolosi, situé déjà à sept cents mètres d’altitude et à quatorze kilomètres de Catane.

Là, on laisse la voiture pour prendre des guides, des mulets, des couvertures, des bas et des gants de laine, et on repart.

Il est quatre heures de l’après-midi. L’ardent