Page:Maupassant - Le Haut et le Bas, paru dans Le Gaulois, 16 mars 1883.djvu/12

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On passe auprès de deux dames pavoisées comme Paris au 14 Juillet. On écoute :

— Et té, comment la trouvez-vous, cette robe, ma cère ?

— Ze la trouve souperbe.

— Mon mari me disait touzours : « Ma bonne, je ne te trouve pas à ton rang. Fais-toi faire une robe de femme de ministre. »

— Et cette coiffure té, qu’en dité-vous ?

— Ze la trouve étonnante, ma cère !

— Si ze vous disais qu’il a fallu plus d’une heure pour l’établir ! Zé souis sûre que z’ai bien un cent d’épingles dedans.

Mais on reconnaît une de ces dames, on s’incline jusqu’à terre en zézayant par politesse :

— Eh ! té ! bonzour, madame ; vous allez bien, au mouin ?