Page:Maupassant - Le Horla, OC, Conard, 1909.djvu/173

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— Qu’est-ce que vous faisiez dans ce bois ?

Le mercier demeura muet, les yeux baissés sur son gros ventre, les mains à plat sur ses cuisses.

Le maire reprit :

— Niez-vous ce qu’affirme l’agent de l’autorité municipale ?

— Non, monsieur.

— Alors, vous avouez ?

— Oui, monsieur.

— Qu’avez-vous à dire pour votre défense ?

— Rien, monsieur.

— Où avez-vous rencontré votre complice ?

— C’est ma femme, monsieur.

— Votre femme ?

— Oui, monsieur.

— Alors… alors… vous ne vivez donc pas ensemble… à Paris ?

— Pardon, monsieur, nous vivons ensemble !

— Mais… alors… vous êtes fou, tout à fait fou, mon cher monsieur, de venir vous faire pincer ainsi, en plein champ, à dix heures du matin.

Le mercier semblait prêt à pleurer de honte. Il murmura :

— C’est elle qui a voulu ça ! Je lui disais