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UN FOU ?

comme si elle ne l’eût pas vu. Elle le saisit enfin, et revint de la même allure ballottée de chien somnambule.

C’était une chose terrifiante à voir. Il commanda : « Couche-toi ». Elle se coucha. Alors, lui touchant le front, il dit : « Un lièvre, pille, pille. » Et la bête, toujours sur le flanc, essaya de courir, s’agita comme font les chiens qui rêvent, et poussa, sans ouvrir la gueule, des petits aboiements étranges, des aboiements de ventriloque.

Jacques semblait devenu fou. La sueur coulait de son front. Il cria : « Mords-le, mords ton maître. » Elle eut deux ou trois soubresauts terribles. On eût juré qu’elle résistait, qu’elle luttait. Il répéta : « Mords-le. » Alors, se levant, ma chienne s’en vint vers moi, et moi je reculais vers la muraille, frémissant d’épouvante, le pied levé pour la frapper, pour la repousser.

Mais Jacques ordonna : « Ici, tout de suite. » Elle se retourna vers lui. Alors, de ses deux grandes mains, il se mit à lui frotter la tête comme s’il l’eût débarrassée de liens invisibles.

Mirza rouvrit les yeux : « C’est fini », dit-il.

Je n’osais point la toucher et je poussai la porte pour qu’elle s’en allât. Elle partit len-