Page:Maupassant - Le Horla.djvu/110

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tape, quand elle rage. Elle vous attrape la grosse par les cheveux, et puis v’lan, v’lan, v’lan, des gifles qui pleuvaient comme des prunes.

« Moi, je les aurais laissé faire. Les femmes entre elles, les hommes entre eux. Il ne faut pas mêler les coups. Mais le petit coutil se lève comme un diable et puis il veut sauter sur ma femme. Ah ! mais non ! ah ! mais non ! pas de ça, camarade. Moi je le reçois sur le bout de mon poing, cet oiseau-là. Et gnon, et gnon. Un dans le nez, l’autre dans le ventre. Il lève les bras, il lève la jambe et il tombe sur le dos, en pleine rivière, juste dans l’trou.

« Je l’aurais repêché pour sûr, m’sieu l’ président, si j’avais eu le temps tout de suite. Mais, pour comble, la grosse prenait le dessus, et elle vous tripotait Mélie de la belle façon. Je sais bien que j’aurais pas dû la secourir pendant que l’autre