Page:Maupassant - Le Horla.djvu/117

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— Oh ! dis-moi ça ! Alors il te trompait ?

— Oui… c’est-à-dire non… oui et non… je ne sais pas. Enfin, j’ai des preuves, c’est l’essentiel.

— Comment as-tu fait ?

— Comment j’ai fait ?… Voilà ! Oh ! j’ai été forte, rudement forte. Depuis trois mois il était devenu odieux, tout à fait odieux, brutal, grossier, despote, ignoble enfin. Je me suis dit : Ça ne peut pas durer, il me faut le divorce ! Mais comment ? Ça n’était pas facile. J’ai essayé de me faire battre par lui. Il n’a pas voulu. Il me contrariait du matin au soir, me forçait à sortir quand je ne voulais pas, à rester chez moi quand je désirais dîner en ville ; il me rendait la vie insupportable d’un bout à l’autre de la semaine, mais il ne me battait pas.

« Alors, j’ai tâché de savoir s’il avait une