Page:Maupassant - Le Horla.djvu/172

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de Grangerie, se disputant pour entrer avec la femme de chambre qui défendait la porte de sa maîtresse.

Alors la petite marquise se leva, tira les verrous, tourna la serrure, souleva la portière et montra sa tête, rien que sa tête blonde, cachée sous un nuage de cheveux.

— Qu’est-ce que tu as, dit-elle, à venir si tôt ? Il n’est pas encore neuf heures.

La petite baronne, très pâle, nerveuse, fiévreuse, répondit :

— Il faut que je te parle. Il m’arrive une chose horrible.

— Entre, ma chérie.

Elle entra, elles s’embrassèrent ; et la petite marquise se recoucha pendant que la femme de chambre ouvrait les fenêtres, donnait de l’air et du jour. Puis, quand la domestique fut partie, Mme  de Rennedon reprit : « Allons, raconte. »