Page:Maupassant - Le Horla.djvu/224

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Le prêtre souriait. Il murmura :

— Il me semble que ce n’est guère l’occasion de s’amuser.

Je répondis :

— Nous nous battons tous les jours, Monsieur. Quatorze de nos camarades sont morts depuis un mois, et trois sont restés par terre, hier encore. C’est la guerre. Nous jouons notre vie à tout instant, n’avons-nous pas le droit de la jouer gaiement ? Nous sommes Français, nous aimons rire, nous savons rire partout. Nos pères riaient bien sur l’échafaud ! Ce soir, nous voudrions nous dégourdir un peu, en gens comme il faut, et non pas en soudards, vous me comprenez. Avons-nous tort ?

Il répondit vivement :

— Vous avez raison, mon ami, et j’accepte avec grand plaisir votre invitation.

Il cria :