Page:Maupassant - Le Horla.djvu/280

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— Moi, reprit l’autre, j’en trouve toujours ; même ce soir, si j’en voulais un, je l’aurais.

— Allons donc ! À Roqueville, ma chère ? un paysan, alors.

— Non, pas tout à fait.

— Alors, raconte-moi.

— Qu’est-ce que tu veux que je te raconte ?

— Ton amoureux ?

— Ma chère, moi je ne peux pas vivre sans être aimée. Si je n’étais pas aimée, je me croirais morte.

— Moi aussi.

— N’est-ce pas ?

— Oui. Les hommes ne comprennent pas ça ! nos maris surtout !

— Non, pas du tout. Comment veux-tu qu’il en soit autrement ? L’amour qu’il nous faut est fait de gâteries, de gentillesses, de galanteries. C’est la nourriture de