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LE COLPORTEUR

tout à fait. Lui aussi, sans doute, car il me demanda :

— Ça ne vous ferait rien d’aller un peu moins vite ?

— Pourquoi ça ?

— Parce que je n’aime pas cette route-là dans la nuit. J’ai des marchandises sur le dos, moi ; et c’est toujours mieux d’être deux qu’un. On n’attaque pas souvent deux hommes qui sont ensemble.

Je sentis qu’il disait vrai et qu’il avait peur. Je me prêtai donc à son désir, et nous voilà marchant côte à côte, cet inconnu et moi, à une heure du matin, sur le chemin qui va d’Argenteuil à Asnières.

— Comment rentrez-vous si tard, ayant des risques à courir, demandai-je à mon voisin ?

Il me conta son histoire.

Il ne pensait pas rentrer ce soir-là, ayant emporté sur son dos, le matin même, de la pacotille pour trois ou quatre jours.

Mais la vente avait été fort bonne, si bonne qu’il se vit contraint de retourner chez lui tout