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ÉTRENNES

je dis qu’ils s’engagent l’un vis-à-vis de l’autre, de par ce mutuel et libre consentement, bien plus que par le « oui » murmuré devant l’écharpe du maire.

Je dis que, s’ils sont tous deux gens d’honneur, leur union doit être plus intime, plus forte, plus saine que si tous les sacrements l’avaient consacrée.

Cette femme risque tout. Et c’est justement parce qu’elle le sait, parce qu’elle donne tout, son cœur, son corps, son âme, son honneur, sa vie, parce qu’elle a prévu toutes les misères, tous les dangers, toutes les catastrophes, parce qu’elle ose un acte hardi, un acte intrépide, parce qu’elle est préparée, décidée à tout braver, son mari qui peut la tuer et le monde qui peut la rejeter, c’est pour cela qu’elle est respectable dans son infidélité conjugale, c’est pour cela que son amant en la prenant doit avoir aussi tout prévu, et la préférer à tout, quoi qu’il arrive. Je n’ai plus rien à dire. J’ai parlé d’abord en homme sage qui devait vous prévenir, il ne reste plus en moi qu’un homme, celui qui vous aime. Ordonnez.