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APRÈS

Et tout à coup, comme elle arrivait à moi, Sam, effrayé peut-être par le bruit et voulant me joindre, s’élança devant elle. Le pied d’un cheval le culbuta, je le vis rouler, tourner, se relever, retomber sous toutes ces jambes, puis la voiture entière eut deux grandes secousses et j’aperçus derrière elle, dans la poussière, quelque chose qui s’agitait sur la route. Il était presque coupé en deux : tout l’intérieur de son ventre déchiré pendait, sortait avec des bouillons de sang. Il essayait de se relever, de marcher, mais les deux pattes de devant pouvaient seules remuer et grattaient la terre, comme pour faire un trou ; les deux autres étaient déjà mortes. Et il hurlait affreusement, fou de douleur.

Il mourut en quelques minutes. Je ne puis exprimer ce que je ressentis et combien j’ai souffert. Je gardai la chambre pendant un mois.

Or, un soir, mon père furieux de me voir dans cet état pour si peu, s’écria : « Qu’est-ce que ce sera donc quand tu auras de vrais chagrins, si tu perds ta femme, tes enfants ! On n’est pas bête à ce point-là ! »

Ce mot dès lors me resta dans la tête, me