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SOUVENIRS.

et une profusion de femmes colosses dont semblent fort amateurs les Rouennais. Une d’elles vient d’envoyer à la presse locale une lettre aimable pour inviter MM. les journalistes à venir la visiter en s’excusant de ne pouvoir se présenter elle-même chez eux, ses dimensions lui interdisant toute sortie.

… Se plaint de la grosseur qui l’attache au rivage.


Enfoncé Louis XIV !

Puis voici des lutteurs : l’aimable M. Bazin qui parle comme à la Comédie-Française, en saluant le public de l’index.

Voici encore un cirque de singes, un cirque de puces, un cirque de chevaux, cent autres curiosités de toute espèce. Et un public particulier : gens de la ville endimanchés, aux mouvements sérieux et modérés, mais bien accordés, l’homme et la femme manœuvrant d’ensemble, avec une sage gravité, comme si la nature eût mis en eux une même manivelle ; gens de la campagne aux mouvements plus lents encore, mais différents, l’homme et la femme ayant chacun le sien, couple détraqué par des besognes diverses : le mâle courbé, traînant ses jambes ; la femelle se balançant comme si elle portait des seaux de lait.