Page:Maupassant - Le Rosier de Madame Husson.djvu/105

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presque tous des modèles, des vieilles maîtresses, enfin des femmes avariées sous tous les rapports. Pourquoi cela ? Le sait-on ? Il semblerait, au contraire, que la fréquentation constante de cette race de dindes qu’on nomme les modèles aurait dû les dégoûter à tout jamais de ce genre de femelles. Pas du tout. Après les avoir fait poser, ils les épousent. Lis donc ce petit livre, si vrai, si cruel et si beau, d’Alphonse Daudet : les Femmes d’artistes.

Pour le couple que tu vois là, l’accident s’est produit d’une façon spéciale et terrible. La petite femme a joué une comédie ou plutôt un drame effrayant. Elle a risqué le tout pour le tout, enfin. Était-elle sincère ? Aimait-elle Jean ? Sait-on jamais cela ? Qui donc pourra déterminer d’une façon précise ce qu’il y a d’âpreté et ce qu’il y a de réel dans les actes des femmes ? Elles sont toujours sincères dans une éternelle mobilité d’impressions. Elles sont emportées, criminelles, dévouées, admirables, et ignobles, pour obéir à d’insaisissables émotions. Elles mentent