Page:Maupassant - Le Rosier de Madame Husson.djvu/126

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et elle maintient leurs relations sur un tel ton de réserve, de dignité, de comme il faut, qu’en sortant de son lit il souffletterait l’homme capable de suspecter la vertu de sa maîtresse. Et cela de la meilleure foi du monde.

J’ai rendu à cette femme, à plusieurs reprises, quelques services. Et elle n’a point de secrets pour moi.

Or, dans les premiers jours de janvier, elle est venue me trouver pour m’emprunter trente mille francs. Je ne les lui ai point prêtés, bien entendu ; mais comme je désirais l’obliger, je l’ai priée de m’exposer très complètement sa situation afin de voir ce que je pourrais faire pour elle.

Elle me dit les choses avec de telles précautions de langage qu’elle ne m’aurait pas conté plus délicatement la première communion de sa fillette. Je compris enfin que les temps étaient durs et qu’elle se trouvait sans un sou.

La crise commerciale, les inquiétudes politiques que le gouvernement actuel semble entre-