Page:Maupassant - Le Rosier de Madame Husson.djvu/163

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tachait davantage à cette femme qu’il ne connaissait pas, dont il ignorait toute l’existence et qu’il aima uniquement parce qu’il n’en voyait pas d’autre.

« La petite, qui était rusée, s’aperçut bientôt qu’elle pourrait tirer parti de ce naïf et elle chercha quelle serait la meilleure façon de l’exploiter. La plus fine assurément était de se faire épouser.

« Elle y parvint sans aucune peine.

« Ai-je besoin de vous dire, messieurs les jurés, que la conduite de cette fille était des plus irrégulières et que le mariage, loin de mettre un frein à ses écarts, sembla au contraire les rendre plus éhontés ?

« Par un jeu naturel de l’astuce féminine, elle sembla prendre plaisir à tromper cet honnête homme avec tous les employés de son bureau. Je dis : avec tous. Nous avons des lettres, messieurs. Ce fut bientôt un scandale public, que le mari seul, comme toujours, ignorait.

« Enfin cette gueuse, dans un intérêt facile à concevoir, séduisit le fils même du patron, jeune