Page:Maupassant - Les Inconnues, paru dans Le Gaulois, 13 février 1881.djvu/8

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velles, on se sent pénétré par cette subtile quintessence des senteurs vives évaporées.

De cette femme toute vieille se dégage comme un nuage d’élégances passées, de grâce ineffaçables.

Elle a l’esprit exquis, alerte, et libre des grandes dames disparues.

Elle parlait justement de ces lettres de Mérimée publiées par une Inconnue.

— Moi aussi, dit-elle, j’ai été l’Inconnue d’un grand homme.

Et elle me le nomma.

L’aurai-je désigné suffisamment en disant que ses voisins indiquaient son logis aux étrangers qui le cherchaient par ces mots : « Vous verrez la maison où il y a toujours des jupes à la fenêtre. » Non ? cela ne suffit pas ? Eh bien, l’avant-dernière pièce de vers de son volume de poésies (car il était poète par moments), est adressée : « À une provinciale ». C’est cette provinciale elle-même qui m’a raconté leur histoire.

Elle disait :