Page:Maupassant - Les Poètes français du XVIe siècle, paru dans La Nation, 17 janvier 1877.djvu/11

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« Tel un chevreuil, quand le printemps détruit
« Du froid hiver la poignante gelée
« Pour mieux brouter la feuille emmiellée,
« Hors de son bois, avec l’aube, s’enfuit.
« Et seul et sûr loin des chiens et du bruit,
« Or sur un mont, or dans une vallée,
« Or près d’une onde à l’écart recélée,
« Libre s’égaye où son pied le conduit. »

Le plus grand mérite de ce poète c’est justement le contraire de ce que lui ont reproché Malherbe et Boileau, dont il ne faut pourtant point mépriser la sévérité excessive ; ils étaient dans leur rôle de censeurs comme Ronsard est dans son rôle d’écrivain. C’est d’avoir rompu la vieille monotonie du langage, d’avoir innové, osé des mots et des images, enrichi le dictionnaire. Il se trouve toujours des