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On ne doit pas chercher autre chose chez Clément Marot, auquel Sainte-Beuve lui-même n’accorde qu’une « Causerie facile semée de mots vifs et fins, des compliments bien tournés, etc. ». Sa fable du Lion et du Rat est, en ce genre, un vrai bijou.

Avec Joachim du Bellay apparaissent pour la première fois le sentiment et l’émotion vraie. Il précéda Ronsard dans la réforme littéraire, et c’est chez lui qu’on commence à trouver l’image, cette âme de la poésie, qui est le critérium du génie des écrivains.

Sainte-Beuve en cite ce vers pour exemple :

« Du cep lascif les longs embrassements »

En ajoutant que ses devanciers ne s’en seraient jamais avisés : ce qui est absolument vrai.

Joachim du Bellay employa souvent