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les dimanches d’un bourgeois de paris

La maison, enluminée d’ornements mauresques, avait un aspect de café-concert, mais sa situation lui donnait de la valeur, car la ligne du chemin de fer, coupant le jardin dans toute sa largeur, passait à 20 mètres du perron. Sur le rond de gazon obligatoire, un bassin en ciment romain contenait des poissons rouges, et un jet d’eau, en tout semblable à une seringue, lançait parfois en l’air des arcs-en-ciel microscopiques dont s’émerveillaient les visiteurs.

L’alimentation de cet irrigateur faisait la constante préoccupation de M. Perdrix qui se levait parfois dès cinq heures du matin afin d’emplir le réservoir. Il pompait alors avec acharnement, en manches de chemise, son gros ventre débordant de la culotte, afin d’avoir, à son retour du bureau, la satisfaction de lâcher les grandes eaux, et de se figurer