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RÉVEIL.

Elle l’aima pourtant d’une singulière façon. Comme elle le voyait sans cesse, elle avait pris l’habitude de sa voix, de ses gestes, de toute l’allure de sa personne, comme on prend l’habitude de ceux près de qui on vit continuellement.

Bien souvent en ses rêves son visage la hantait ; elle le revoyait tel qu’il était dans la vie, doux, délicat, humblement passionné ; et elle s’éveillait obsédée du souvenir de ces songes, croyant l’entendre encore, et le sentir près d’elle. Or, une nuit (elle avait la fièvre peut-être), elle se vit seule avec lui, dans un petit bois, assis tous deux sur l’herbe.

Il lui disait des choses charmantes en lui pressant les mains et les baisant. Elle sentait la chaleur de sa peau et le souffle de son haleine ; et, d’une façon naturelle, elle lui caressait les cheveux.

On est, dans le rêve, tout autre que dans la vie. Elle se sentait pleine de ten-