Page:Maupassant - Maison d’artiste, paru dans Le Gaulois, 12 mars 1881.djvu/8

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L’une de ces gardes semble un résumé de l’étrange poésie de ces pays de rêverie et de couleur en même temps : on y voit d’un côté deux grillons, deux petits grillons avec des physionomies d’êtres pensants, qui s’en vont, côte à côte, en camarades, et en causant, en bavardant (on le sent à leur allure), échappés tout à l’heure d’une cage d’osier rompue : deux prisonniers qui s’enfuient.

L’autre côté de la garde représente deux feuilles mortes, qui tournoient dans un ciel d’hiver, par un clair de lune, seules dans l’immensité.

Il y a, dans ces paysages subtils, des nuances d’intentions à peine sensibles, toute une foule de songeries, comme une vapeur de rêve.

À côté de la pièce où sont exposées ces merveilles s’en trouve une autre, un chef-d’œuvre de couleur. Je n’en tenterai pas la description ; mais je dirai sa singulière destination. C’est, pour l’écrivain, un « moyen d’inspiration », le cabinet d’excitation cérébrale.