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miss harriet

à deviner le sens obscur des mots, à pénétrer ma pensée. De temps en temps elle prononçait : « Oh ! je comprené, je comprené. C’été très palpitante. »

Nous rentrâmes.

Le lendemain, en m’apercevant, elle vint vivement me tendre la main. Et nous fûmes amis tout de suite.

C’était une brave créature qui avait une sorte d’âme à ressorts, partant par bonds dans l’enthousiasme. Elle manquait d’équilibre, comme toutes les femmes restées filles à cinquante ans. Elle semblait confite dans une innocence surie ; mais elle avait gardé au cœur quelque chose de très jeune, d’enflammé. Elle aimait la nature et les bêtes, de l’amour exalté, fermenté comme une boisson trop vieille, de l’amour sensuel qu’elle n’avait point donné aux hommes.

Il est certain que la vue d’une chienne allaitant, d’une jument courant dans un pré avec son poulain dans les jambes, d’un nid d’oiseau plein de petits, piaillant, le bec ouvert, la tête énorme, le corps tout nu, la faisait palpiter d’une émotion exagérée.

Pauvres êtres solitaires, errants et tristes des tables d’hôte, pauvres êtres ridicules et lamentables, je vous aime depuis que j’ai connu celui-là !

Je m’aperçus bientôt qu’elle avait quelque chose