Page:Maupassant - Monsieur Parent.djvu/261

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— Si tu savais comme on est canaille… et comme on en fait de roides. Nous nous les racontions chaque jour. Vrai, on se moque des hommes, tu sais !

Moi, la première rosserie que j’ai faite, c’est au sujet d’un parapluie. J’en avais un vieux, en alpaga, un parapluie à en être honteuse. Comme je le fermais en arrivant, un jour de pluie, voilà la grande Louise qui me dit : — Comment ! tu oses sortir avec ça !

— Mais je n’en ai pas d’autre, et en ce moment, les fonds sont bas.

Ils étaient toujours bas, les fonds !

Elle me répond : — Vas en chercher un à la Madeleine.

Moi, ça m’étonne.

Elle reprend : — C’est là que nous les prenons, toutes ; on en a autant qu’on veut. Et elle m’explique la chose. C’est bien simple.

Donc, je m’en allai avec Irma à la Madeleine. Nous trouvons le sacristain et nous lui expliquons comment nous avons oublié un parapluie la semaine d’avant. Alors il nous