Page:Maupassant - Monsieur Parent.djvu/71

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raissait dans un passé lointain et fini, et il en voyait un nouveau, comme un frère du premier, un garçonnet aux mollets nus, qui ne le connaissait pas, celui-là ! Il souffrait affreusement de cette pensée. L’amour du petit était mort ; aucun lien n’existait plus entre eux ; l’enfant n’aurait pas tendu les bras en le voyant. Il l’avait même regardé d’un œil méchant.

Puis, peu à peu, son âme se calma encore ; ses tortures mentales s’affaiblirent ; l’image apparue devant ses yeux et qui hantait ses nuits devint indécise, plus rare. Il se remit à vivre à peu près comme tout le monde, comme tous les désœuvrés qui boivent des bocks sur des tables de marbre et usent leurs culottes par le fond sur le velours râpé des banquettes.

Il vieillit dans la fumée des pipes, perdit ses cheveux sous la flamme du gaz, considéra comme des événements le bain de chaque semaine, la taille de cheveux de chaque quinzaine, l’achat d’un vêtement neuf ou d’un