Page:Maupassant - Mont-Oriol, 1887.djvu/160

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émue, froissée. Il lui semblait qu’on venait de la vendre et de l’acheter. S’il ne l’avait pas aimée, Paul aurait-il offert ces cent mille francs à son mari ? Non, sans doute ! Il n’aurait pas dû, au moins, traiter cette affaire devant elle.

Le dîner sonnait. Ils remontèrent à l’hôtel. Dès qu’on fut à table, Mme Paille, la mère, demanda à Andermatt :

— Vous allez donc fonder un autre établissement ?

La nouvelle avait déjà couru par le pays entier, était connue de tout le monde ; elle agitait tous les baigneurs.

William répondit :

— Mon Dieu oui, celui qui existe est trop insuffisant.

Et, se tournant vers M. Aubry-Pasteur :

— Vous m’excuserez, cher Monsieur, de vous parler à table d’une démarche que je voulais faire auprès de vous, mais je repars ce soir pour Paris ; et le temps me presse énormément. Consentiriez-vous à diriger les travaux de fouille pour trouver un volume d’eau supérieur ?

L’ingénieur, flatté, accepta ; et, au milieu du silence général, ils réglèrent tous les points essentiels des recherches qui devaient commencer immédiatement. Tout fut discuté et fixé en quelques minutes avec la netteté et la précision qu’Andermatt apportait toujours dans les affaires. Puis on parla du paralytique. On l’avait vu traverser le parc, dans l’après-midi, avec une seule canne, alors que, le