Page:Maupassant - Mont-Oriol, 1887.djvu/266

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faut être en train. Je vous prépare deux ou trois fêtes qui seront, je crois, très réussies.

On annonçait : « Madame Barre et Monsieur le professeur Cloche. » Il entra avec sa fille, une jeune veuve, rousse et hardie. Puis, presque aussitôt le même valet cria : « Monsieur le professeur Mas-Roussel. »

Sa femme l’accompagnait, pâle, mûre, avec des bandeaux plats sur les tempes.

Le professeur Rémusot était parti la veille, après avoir acheté son chalet à des conditions exceptionnellement favorables, disait-on.

Les deux autres médecins auraient bien voulu connaître ces conditions, mais Andermatt répondait seulement : « Oh, nous avons pris de petits arrangements avantageux pour tout le monde. Si vous désiriez l’imiter, on verrait à s’entendre, on verrait… Quand vous serez décidé vous me préviendrez et alors nous causerons. »

Le docteur Latonne apparut à son tour, puis le docteur Honorat, sans son épouse qu’il ne sortait pas.

Un bruit de voix maintenant emplissait le salon, une rumeur de causerie. Gontran ne quittait plus Louise Oriol, lui parlait sur l’épaule, et de temps en temps disait en riant à quiconque passait près de lui :

— C’est une ennemie dont je fais la conquête.

Mazelli s’était assis auprès de la fille du professeur Cloche. Depuis quelques jours il la suivait sans cesse ; et elle recevait ses avances avec une audace provocante.