Page:Maupassant - Mont-Oriol, 1887.djvu/353

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troublantes surprises qui font venir un battement de cœur, et dont Paul était prodigue quand il aimait, Christiane, étendue en son lit, poussait un petit « Ah ! » de souffrance.

Étonnée de ce cri bizarre, Mme Honorat affirmait plus fort :

— Mais oui. C’est comme je vous dis, tout comme je vous dis. Je n’ai jamais vu un homme aussi amoureux que lui.

— Est-ce qu’il lui disait des vers ?

— Je crois bien, Madame, et de jolis encore.

Et quand elles se taisaient toutes les deux, on n’entendait plus que le chant monotone et doux de la nourrice, endormant l’enfant dans la pièce voisine.

Des pas s’approchaient dans le corridor. MM. Mas-Roussel et Latonne venaient visiter leur malade. Ils la trouvèrent agitée, un peu moins bien que la veille.

Lorsqu’ils furent partis, Andermatt rouvrit la porte, et, sans entrer :

— C’est le docteur Black qui désire te voir. Tu veux bien ?

Elle cria, en se soulevant dans son lit :

— Non… non… je ne veux pas… non !…

William s’avança stupéfait :

— Mais pourtant, écoute… il faudrait… on lui doit… tu devrais…

Elle semblait folle tant ses yeux étaient grands et sa bouche frémissante. Elle répéta, d’une voix