Page:Maupassant - Notes d'un démolisseur, paru dans Gil Blas, 17 mai 1882.djvu/3

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peintres soudain se révéleraient personnels et libres, sans doute ! La nécessité d’être médaillé, décoré, les étreint et les comprime, espérons-le.

Plus de Salon, dira-t-on. Mais comment les amateurs connaîtraient-ils les toiles ?

Eh ! pourquoi une exposition ne serait-elle pas ouverte, d’un bout à l’autre de l’année, où l’on irait à son gré, où chaque peintre pourrait montrer tout ce qu’il fait, varier ses envois, se révéler vraiment, par des études originales et franches, par toutes les libres manifestations de son pinceau, sans s’en tenir, comme aujourd’hui, à ces morceaux de concours devant qui défile le public. Pourquoi ces prix de mérite ? êtes-vous donc des écoliers ? Les médailles supprimées feront pousser les vrais artistes. L’exposition permanente mettrait sous les yeux de la foule toutes vos œuvres, l’une après l’autre, comme aux vitrines des libraires sont étalés des livres, toute l’année.



Et pourtant, comme vous êtes plus chercheurs, plus vrais, plus novateurs que vos