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Les monts des Maures ont, paraît-il, tout un système géologique particulier, une flore incomparable, la plus variée de l’Europe, dit-on, et d’immenses forêts de pins, de chênes-lièges et de châtaigniers.

J’ai fait, voici trois ans maintenant, au cœur de ce pays, une excursion aux ruines de la Chartreuse de la Verne, dont j’ai gardé un inoubliable souvenir. S’il fait beau demain, j’y retournerai.

Une route nouvelle suit la mer, allant de Saint-Raphaël à Saint-Tropez. Tout le long de cette avenue magnifique, ouverte à travers les forêts sur un incomparable rivage, on essaie de créer des stations hivernales. La première en projet est Saint-Aigulf.

Celle-ci offre un caractère particulier. Au milieu du bois de sapins qui descend jusqu’à la mer s’ouvrent, dans tous les sens, de larges chemins. Pas une maison, rien que le tracé des rues traversant des arbres. Voici les places, les carrefours, les boulevards. Leurs noms sont même inscrits sur des plaques de métal : boulevard